- Par Christophe Doré
- Publié le 09/12/2017 à 09:00
La sophrologie va au-delà de la simple recherche de détente corporelle. Elle se veut une préparation à l’action qui doit permettre, à terme, de vivre en meilleure santé.
Sophrologie, relaxation… Du pareil au même? Pas vraiment, même si les deux méthodes sont proches cousines. L’une, la relaxation, existe depuis le XIXe siècle. L’autre est plus récente: la sophrologie a vu le jour dans les années 1960. La relaxation a donc été utilisée, entre autres techniques, par le créateur de la sophrologie, le neuropsychiatre espagnol d’origine colombienne Alfonso Caycedo.
Les similitudes de ces deux techniques? Un niveau de travail similaire – le thérapeute intervient quand le patient est au bord du sommeil -, la voix comme porteuse du soin, l’absence de manipulation physique, la recherche de la détente corporelle et l’utilisation de la respiration comme support de cette présence au corps.
Mais beaucoup de choses les différencient. «Tout d’abord, la posture, explique Marie Laure Jacquet, sophrologue et directrice de l’Institut national d’enseignement de la sophrologie, l’Ines, à Paris. En relaxation, la personne est allongée ou assise confortablement. En sophrologie, nous sommes assis ou debout. La relaxation est une méthode passive, tout comme l’est un massage, alors que l’objectif de la sophrologie est de rendre la personne actrice de son changement et de son évolution: l’intention n’est pas la même.» En somme, la sophrologie propose des «outils» pour agir, pour se transformer.
Par ailleurs, la détente recherchée en sophrologie va au-delà du simple relâchement musculaire. Elle est beaucoup plus profonde: elle doit contribuer à maintenir le corps en bonne santé, en jouant également sur les organes et la circulation sanguine. Le travail se fait au niveau corporel, émotionnel et mental, c’est-à-dire dans les différentes structures de la conscience. Ainsi, si la détente en relaxation est un objectif, en sophrologie, elle est un moyen. «C’est la condition préalable au travail de construction réalisé grâce à la sophrologie», précise Marie Laure Jacquet.
Porter un regard différent sur son quotidien
L’objectif du sophrologue est donc d’aider la personne à évoluer pour pouvoir porter un regard différent sur son quotidien, pour réagir autrement, pour se préparer à l’action. Et l’entraînement régulier aboutit à une meilleure connaissance de soi. «Les techniques de visualisation du futur nous permettent de nous voir agissant autrement et réussissant ce qui est bon pour nous, explique la sophrologue. Nous travaillons sur le positif et développons ainsi des connexions neuronales plus solides, qui vont concourir à renforcer la confiance en soi et à développer les capacités dont nous avons besoin dans notre vie de tous les jours.»
La sophrologie améliore ainsi les capacités telles que la mémoire, la concentration, le discernement, l’intuition… «En visualisant à l’avance un événement à venir dans sa réussite, le cerveau intègre qu’il peut très bien y parvenir», indique la thérapeute. Les bénéfices de la sophrologie en termes de prévention sont aujourd’hui reconnus: présente à l’hôpital depuis déjà un certain temps, elle s’impose de plus en plus dans le monde de l’entreprise. On la trouve même à l’école, sous une forme ludique: en même temps que les enfants s’amusent, ils apprennent à gérer leurs émotions.
Le figaro santé
- par Christophe Doré
- Publié le 09/12/2017 à 09:00 – « Le Figaro »